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Sur les traces de l’herbier de Jacques Bardol

Dans le cadre de l’élaboration de son Atlas de la Biodiversité Territoriale, le SYTEC propose tous les mois des animations aux habitants du territoire. Le dernier rendez-vous s’est tenu mercredi 16 septembre à Saint-Flour, sous la forme d’une balade botanique entre la Place du Canon et le Moulin de Massalès.

L’objectif était de suivre les pas de Jacques Bardol. De janvier 1818 à décembre 1819, ce médecin a parcouru Saint-Flour et ses alentours, un carnet à la main, aujourd’hui conservé dans les collections du Musée de la Haute-Auvergne, musée de France, à Saint-Flour.

Un peu d’histoire…

France Harvois, directrice du Musée, a retracé l’histoire de ce précieux cahier de collecte manuscrit intitulé par son auteur « Mes promenades botaniques autour de Saint-Flour » : toutes les observations botaniques sont datées, nommées et situées. C’est ce qui constitue sa valeur scientifique, comme l’a révélé une expertise du Conservatoire Botanique du Massif Central menée en juillet 2019. Ce cahier de notes renvoie à quatre volumes de planches (flore, mousses, lichens, champignons). A la mort de Jacques Bardol, l’ensemble de l’herbier a été légué au pharmacien Laffont et, après un passage par la bibliothèque municipale, s’est retrouvé au musée de la Haute-Auvergne.


Sanflorain de souche, Jacques Bardol fait ses études de médecine à Montpellier et devient médecin militaire. C’est à 62 ans qu’il revient à Saint-Flour et décide de partir sur les chemins de la cité des vents. Il a noté, pour chaque plante, lichen ou champignon, le nom latin et le nom vernaculaire, le descriptif, la localisation, les propriétés thérapeutiques pour l’homme et l’animal et les potentielles autres utilisations.« Ce témoignage, ce calendrier végétal est à double entrée : c’est un manuel biologique mais aussi ethnologique », explique France Harvois. « Ses observations botaniques sont révélatrices du paysage, des usages agricoles et de la vie quotidienne locale. C’est toute la vie de l’époque qui ressort de ces pages. Le but de Jacques Bardol était de faire accéder le grand public à son ouvrage, pour qu’il lui rende service. Pour le moment il est au musée, nous mesurerons pleinement sa potentialité après la numérisation, lorsque nous pourrons transcrire toutes les promenades sans feuilleter l’original pour le préserver ». Tous les participants ont souhaité que cet ouvrage sorte du musée et puisse se trouver un jour en … librairie !

Retrouvez ici le dépliant Sur les traces de l'herbier de Jacques BARDOL



Sur les traces de l’herbier… 200 ans après !

La balade a été ponctuée de plusieurs pauses botaniques animées par Véronique Garcia, ingénieur horticole et botaniste de terrain. « J’ai parcouru quelques pages de cet herbier. Les plantes présentes sont des plantes plutôt méridionales. Il existe aujourd’hui deux façons de faire des herbiers. Soit réaliser l'herbier avec des plantes récoltées et séchées. Elles sont très fragiles mais peuvent être réhumectées. Soit réaliser l’herbier photo. C’est ma méthode. Il a l’avantage de montrer les couleurs de la plante. »

Le sureau, une plante pionnière


Première rencontre le long d’une route, sur un muret, avec… le sureau yèble, (Sambucus Ebulus). « Il est reconnaissable à ses fruits qui descendent alors que les fruits du sureau noir sont dressés. Ils ont relativement mauvais goût… et en fait, ils sont impossibles à manger ! ».
Deuxième arrêt botanique beaucoup plus long dans une friche où Véronique nous a présenté de nombreuses plantes et leurs différents usages. La friche est un milieu très riche en végétation. « On y trouve beaucoup de plantes médicinales et comestibles. Ce sont des plantes en début d'évolution de friche. »

Nous y avons rencontré : l’Orpin reprise (Sedum Telephium), la Vipérine commune ou vulgaire (Echium vulgare), la Chénopode Bon Henri (Chenopodium bonus henricus) qui est un légume assimilé aux épinards ! l’Amarante, de la famille du quinoa, l'Inule squareuse (Inula Conyza), l’Armoise commune (Artemisia vulgaris), un « petit » sureau noir. « Le sureau est une plante pionnière qui recolonise les milieux. Il constitue une véritable trousse à pharmacie ! »

Sur les chemins, milieux plus naturels et plus frais, qui traversent Massalès nous avons rencontré des fleurs : le Séneçon jacobée (Senecio Jacobaea vulgaris), et le Séneçon du Cap (Senecio inaequidens). Nous avons croisé le Lotier corniculé (Lotus corniculatus L.) de la famille des Fabacées qui est une légumineuse, la Campanule à feuilles rondes (Campanula rotundifolia) qui surprend par ses feuilles de la tige florale allongées contrairement à celles de la base, arrondies chez la jeune plante avant floraison, et enfin l’Œillet des chartreux (Dianthus carthusianorum).


Invités à réaliser l'herbier de 2020

Cette balade a passionné tous les participants. Pour Clément, jeune sanflorain : « Cette activité m’a beaucoup plu, elle était très intéressante. Désormais, lorsque je me promènerai, je penserai à regarder les différentes plantes et fleurs que je croiserai pour connaître de plus en plus la flore de ma région. »

Véronique leur a lancé une invitation : « Et pourquoi ne pas faire comme Jacques Bardol, et noter vos observations botaniques tout au long de l’année, plusieurs années de suite ? » Tous étaient convaincus que la biodiversité, la végétation et les paysages naturels sanflorains ont changé en 200 ans ! La version 2020 est connue. Il tarde à ces passionnés de botanique et d’histoire de découvrir celle de 1819 et toutes les « connaissances » que renferme l’ouvrage de Jacques Bardol !

Contacts

Véronique GARCIA www.safari-flore.fr



Musée de la Haute-Auvergne : 04 71 60 22 32 - https://www.pays-saint-flour.fr/patrimoine-culturel/musee-de-la-haute-auvergne/

https://www.saint-flour.net/sortir/musee-de-la-haute-auvergne/

Actualité de l’ABT et prochaines animations : www.atlas-biodiversite-sytec15.com

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